La Place Charles-de-Gaulle, également appelé Place "de l'Étoile", est un rond-point situé à Paris à une extrémité des Champs-Élysées, à cheval sur les 18e, 16e et 17e arrondissements.
Pourquoi la "place de l'Étoile" et la Place Charles-de-Gaulle ?
Par le décret du 13 novembre 1970, la place de l'Étoile change de nom pour devenir officiellement la " place Charles-de-Gaulle ". Ce décret fait suite au décès de Charles de Gaulle, survenu le 9 novembre dans sa retraite de Colombey-les-Deux-Églises.
Douze avenues se croisent à cet endroit et forment une étoile à 12 branches réparties sur 6 axes :
Les noms des avenues qui "jaillissent" du square Charles-de-Gaulle
Leurs noms sont liés à l'époque napoléonienne. Quant à la place Charles-de-Gaulle, elle est mondialement connue pour son spectaculaire Arc de Triomphe (achevé en 1836), dont la vue panoramique, depuis son toit-terrasse, est à couper le souffle. C'est également le point de départ d'une agréable promenade sur l'avenue emblématique des Champs-Élysées (Voir nos promenades au départ de l'Arc-de-Triomphe).
La place de l'Etoile (ainsi que l'Arc de Triomphe) est partagée comme un gâteau entre les 8e, 16e et 17e arrondissements de Paris :
- 8e : zone délimitée par l'avenue de Wagram et l'avenue Marceau ;
- 16e : secteur délimité par l'avenue Marceau et l'avenue de la Grande-Armée ;
- 17e : secteur délimité par l'avenue de la Grande-Armée et l'avenue de Wagram.
La Place Charles-de-Gaulle est également entouré de deux rues formant un cercle autour de lui : la rue de Presbourg et la rue de Tilsitt qui perpétuent deux succès diplomatiques de Napoléon et sont les noms donnés en 1864 à cette rue circulaire.
Un passage souterrain, le Passage du Souvenir, est réservé aux piétons et relie le terre-plein central où se trouvent l'Arc de Triomphe et la Tombe du Soldat Inconnu aux trottoirs par 2 entrées : l'une sur l'avenue des Champs-Élysées et l'autre sur l'avenue de la Grande-Armée.
Dimensions de la place Charles-de-Gaulle
La place mesure 241 mètres de diamètre, ce qui lui donne une superficie d'environ 4,55 hectares.
C'est la deuxième plus grande place de Paris, derrière la place de la Concorde et l'Obélisque de Louxor, et ses 8,64 hectares
Construction et histoire de la Place Charles-de-Gaulle
Ce square a été créé vers 1670 et occupait le sommet de l'ancienne butte-témoin de la partie nord de la colline de Chaillot. La butte de 5 mètres de haut proposée par l'inspecteur des bâtiments du roi, Ange Gabriel, fut construite " afin que le chemin soit d'égale pente depuis la place du roi Louis XV (actuelle place de la Concorde) jusqu'au pont de Neuilly". Il s'agit de travaux importants réalisés sous la direction de Jean-Rodolphe Perronet entre 1768 et 1774, qui emploie tous les " pauvres invalides " de Paris.
La Barrière-de-Neuilly et l'octroi en haut des Champs Elysées
A la fin du XVIIIe siècle, c'est un carrefour de campagne aux portes de Paris. Deux pavillons jumeaux formaient la "Barrière de Neuilly" ou la "Barrière des Champs-Elysées" ou la "Barrière de l'Etoile" (intersection avec les rues de Tilsitt et de Presbourg) pour percevoir l'octroi (droit d'entrer dans Paris avec des marchandises). Ils ont été démolis en 1860. Les bâtiments étaient situés à l'intersection avec l'avenue de Neuilly (de la Grande-Armée aujourd'hui)
Vers 1800, la place se trouvait dans un espace où l'on construisait très peu. À cette époque, l'étoile du début du XVIIIe siècle se limitait à l'intersection de l'axe de l'avenue des Champs-Élysées-avenue de Neuilly (de la Grande-Armée) avec celui des boulevards hors du mur d'octroi. Cela correspond aujourd'hui au sud au tracé des rues La Pérouse et Dumont d'Urville se prolongeant au-delà sur le tracé de l'actuelle avenue Kléber, jusqu'à l'emplacement de l'actuelle place du Trocadéro.
La construction de l'Arc-de-Triomphe et de l'hippodrome
La construction d'un arc de triomphe au centre de la place, commencée en 1806 sur ordre de Napoléon Ier, est achevée en 1836 sous le règne de Louis-Philippe Ier.
Pendant dix ans, de 1845 à 1855, la place de l'Étoile a accueilli une célèbre et très grande salle de spectacle en plein air : l'Hippodrome. Les visiteurs de l'Arc de Triomphe qui effectuent l'ascension ont une vue sur l'Hippodrome.
De plus, des ascensions aérostatiques y sont organisées, celle du 24 septembre 1852, où s'élève l'aérostat Giffard, étape importante dans l'histoire de l'aéronautique.
L'hippodrome est détruit pour construire la partie nord de l'avenue Kléber, rectiligne, qui rejoint l'ancien boulevard au niveau de la rue Copernic.
Les hôtels particuliers autour de la place Charles de Gaulle
En 1854, Napoléon III demande à Hittorff, qui vient d'achever l'aménagement de la place de la Concorde et des Champs-Élysées, de modifier le square Charles-de-Gaulle en appliquant les idées d'Haussmann. Aux cinq allées en étoile existantes au milieu des pelouses, on ajoute sept nouvelles branches, sans commerce mais avec 12 hôtels particuliers avec jardins côté place et entrée par les rues adjacentes.
Ces hôtels particuliers ont été construits sur l'espace entourant l'Arc de Triomphe et en partie repris d'un déambulatoire dit "de Chaillot" - car nous somme là sur la "Colline de Chaillot". Ils devaient répondre à des caractéristiques précises de construction. Les jardins de ces hôtels particuliers possèdent des colonnades identiques qui donnent sur la place. " Situés entre la cour et le jardin, ces hôtels particuliers possèdent deux ailes encadrant la cour, qui s'ouvre sur la rue circulaire construite à cette époque (rue de Tilsitt et rue de Presbourg). Les Parisiens leur donnèrent le nom "d'hôtels des Maréchaux", d'après le nom des avenues environnantes.
Dates historiques liées à la place Charles-de-Gaulle
- L'Assemblée nationale ayant aboli les droits d'entrée dans Paris à partir du 1er mai 1792 (Période de la Révolution de 1789), offrit aux Parisiens à cette occasion une grande fête qui se concentra notamment à la barrière des Champs-Elysées et dura plusieurs jours.
- Le 25 juin 1792, vers 9 heures du soir, la famille royale (Louis XVI) entre dans Paris par la barrière de l'Étoile, revenant de sa fuite à Varennes où la famille avait été arrêtée le 21 juin. Varennes-en-Argonne se trouve en Lorraine, à environ 200 km au nord-est de Paris. La berline royale, entourée de deux haies de gardes nationaux et d'une foule silencieuse, a ensuite descendu l'avenue des Champs-Élysées jusqu'au palais des Tuileries.
- Le 2 avril 1810, au lendemain du mariage civil de Napoléon Bonaparte et de sa seconde épouse Marie-Louise au château de Saint-Cloud, le cortège est passé sous l'Arc de Triomphe. Le cortège se dirigeait vers les Tuileries où devait être célébré le mariage religieux. Mais l'Arc de Triomphe était en travaux. Il fut alors recouvert d'un monument factice avec un cadre recouvert de toile et entre les bâtiments des barrières somptueusement décorées.
- Le 29 juillet 1836, l'Arc-de-Triomphe dont les travaux avaient été commencés en 1806 est solennellement inauguré par le roi Louis-Philippe.
- Le retour des cendres de Napoléon, le 15 décembre 1840, est un événement solennel. Le cortège funèbre arrive du quai de Courbevoie où avait accosté le bateau transportant la dépouille de Napoléon. Le char funèbre a remonté l'avenue de Neuilly pour descendre les Champs-Élysées, la place de la Concorde, l'Arc de Triomphe, le Quai d'Orsay, avant de remonter l'esplanade des Invalides et d'arriver à l'église du Dôme des Invalides. (Voir le tombeau de Napoléon).
- Le 11 novembre 1920, la tombe du Soldat inconnu est installée. (Article Arc de Triomphe).
- Le 11 novembre 1940, des étudiants, dont Pierre Hervé, manifestent contre l'occupant allemand.
- Dans le contexte des événements de Mai 68, le 30 mai, une grande manifestation de soutien au gouvernement rassemblant près d'un million de personnes remonte l'avenue des Champs-Élysées pour se terminer place de l'Étoile. Tous les dirigeants gaullistes y participent.
- Par le décret du 13 novembre 1970, la place de l'Étoile change de nom pour devenir officiellement la "place Charles-de-Gaulle", ou en anglais "Square Charles-de-Gaulle". Ce décret fait suite au décès de Charles de Gaulle, survenu le 9 novembre dans sa retraite de Colombey-les-Deux-Églises.
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