Location
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Rue Des Rosiers, 75004 Paris, France
Access
la ligne à la station de métro Saint-Paul.
Address
Rue des Rosiers
75004 - Paris
Coordinates | Latitude | Longitude |
Sexagesimal (°, ', ") | 48° 51′ 25″ N | 2° 21′ 35″ E |
Degré décimal (GPS) | 48.85710 | 2.35963 |
Full description
La rue des Rosiers est une rue ancienne du centre de Paris, qui parcourt une partie du 4e arrondissement sur 303 mètres seulement d'est en ouest, dans le quartier Saint-Gervais, en partie sud du Marais. Elle portait déjà ce nom, en 1230, en raison de rosiers qui poussaient alors dans les jardins voisins, le long de l'enceinte de Philippe Auguste.
Note: une autre rue des Rosiers a existé dans l'ancienne commune de Montmartre qui ne faisait pas alors partie de Paris. Elle est devenue la rue du Chevalier-de-la-Barre.
La forte présence historique juive dans le Marais de Paris
Dès le 13ème siècle la communauté juive trouve l’hospitalité en France et à Paris elle vit dans Le Marais.
Comme on le sait, la France est le premier pays d’Europe à reconnaître les personnes de confession juive en tant que citoyens à part entière, leur octroyant tous les droits civiques.
Synagogues, écoles confessionnelles et commerces casher s’assemblent et ressemblent à un petit Shtelt (village).
Puis plus tard, par vagues successives les juifs ashkénazes fuyant les pogroms et les persécutions arrivent, en 1881, puis en 1900 jusqu’en 1914 de Roumanie, Autriche-Hongrie ou Russie. Encore une fois, c’est dans le Marais qu’ils s’ancrent. La communauté ashkénaze, yiddishophone, est ainsi fortement représentée, expliquant la forte image du Pletzl au xxe siècle, mais des recherches récentes montrent que la communauté séfarade est aussi présente. L'actuelle rue Ferdinand-Duval se sépare de la rue des Rosiers au 15e siècle, et prend le nom de « rue des Juifs »,. Elle est renommée en 1900 « rue Ferdinand-Duval » au moment de l'affaire Dreyfus.
Le Pletzl ou "petite place", en yiddish
C'est l'espace typiquement juif, de la communauté juive, du quartier juif du Marais. Mais l’emplacement exact de cette "place" du Marais reste vague. Pour certains, elle se situe autour du métro Saint-Paul. Pour d’autres, elle s'étend de la rue des Francs-Bourgeois et la rue de Rivoli. Pour d'autres encore, le Pletzl forme un carré bordé par 4 rues, d'une part entre les rues des Rosiers et du Roi de Sicile, et d'autre part entre la rue Pavée et la rue Vieille du Temple. Ce périmètre est traversé par 2 rues: la rue des Ecouffes et la rue Ferdinand Duval, jadis appelée rue des juifs. La rue des Ecouffes fait référence aux préteurs de deniers (d'argent) au moyen-âge. C'est en effet cette délimitation que l'on retrouve indiquée sur certaines cartes.
Rue des Rosiers et l'évolution du quartier
Toutefois, au fil des années, le Marais était devenu un quartier insalubre, où prospéraient pauvreté et tuberculose. Après la Seconde guerre mondiale, des îlots entiers d’immeubles doivent être détruits.
Le plan de sauvegarde et de réhabilitation du Marais lancé par le ministre de la Culture André Malraux, en 1962, permet de sauver le quartier, qui échappe à la destruction totale. Rue des Rosiers et ailleurs, des immeubles anciens, habités par des familles modestes, sont restaurés. Non loin du quartier juif, la restauration de l’Hôtel Salé dans les années 1970, puis l’installation du Musée Picasso en 1985, dans ce même hôtel, redynamisent le quartier. L'évolution se fit progressivement à partir de 1962.
La communauté gay, en pointe de l'avant-garde, commença à s'installer dans le quartier et à rénover des appartements. Deux bars gays s'installèrent dans le bas de la rue des rosiers. Après le ghetto juif, apparaissait le ghetto "rose" avec la communauté gay. Cependant la communauté juive reste intacte et très vivace.
Dans les années 1990, la sociologie évolue. Les épiceries, poissonneries et les librairies ferment et sont remplacées par des boutiques de prêt-à-porter branchées.
« Gentrifié », le quartier perd certes un peu de son âme mais il attire toujours les touristes du monde entier. Car il conserve la mémoire d’une culture yiddish avec ses dernières devantures anciennes. Préservées elles perpétuent la mémoire du quartier.
D’ailleurs il est encore possible de trouver les meilleurs mets traditionnels, comme les apfel strudels (à la pâtisserie Finkelstajn), les hallots (brioches tressées pour le Shabba chez Murciano) et les falafels (L’As du falafel). Les falafels, sont des sandwiches végétariens à base de purée de pois chiches frits.
La rue des Rosiers reste emblématique de la communauté juive et compte de nombreux magasins, commerces alimentaires, librairies et restaurants typiques. Depuis les années 1980, des boutiques de luxe (vêtements, parfums, accessoires) ont pris place et modifient lentement l'aspect de la rue.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire de la rue des Rosiers
- Au no 4 se trouvait un hammam réputé, le hammam-sauna Saint-Paul construit en 1863. C'est devenu une boutique dont seule la façade originale subsiste, qui porte toujours l'inscription "HAMMAM SAINT-PAUL - SAUNA - PISCINE"
- Au no 4 bis se trouve une école privée d'enseignement professionnelle, l'École de travail, créé par le Consistoire Israélite. L'école a payé un lourd tribut à la barbarie nazie: une plaque commémorative en témoigne.
- Au no 7 se trouvait un restaurant réputé, tenu par Jo Goldenberg connu pour sa cuisine juive traditionnelle. Fermé en 2006.
- Au no 10, le passage donne accès au jardin des Rosiers – Joseph-Migneret où le rempart de Philippe Auguste est encore visible par endroits
- Au no 16, le bâtiment appartient désormais à l'OPAC, et on distingue dans la cour les vestiges d'un hôtel particulier, une entrée d'escalier, et un mascaron. Sur rue, une boulangerie jouxte l'ancien Café des Psaumes devenu « café social » animé par l'Œuvre de secours aux enfants.
- Au no 17 se trouve la Synagogue du 17 rue des Rosiers, l'une des deux synagogues de la rue, l'autre étant au no 25.
- Au no 22, il y avait au début du 20e siècle un restaurant social, Au fourneau économique (ancêtre des Restos du cœur).
- Au no 23 se trouve un hôtel du 17e siècle. En 1650, il appartient à un certain Genlis, puis en 1750 au lieutenant-colonel d'Estat. À son propos se colporte la mauvaise légende qu'il tint son avancement au comportement de sa femme, très belle et très en cour, ce qui fit dire à ses rivaux : "Quand on fait son chemin par l'épée, c'est plus lent que par le fourreau". Au rez-de-chaussée se tenait un restaurant, puis en 2017 une pâtisserie de luxe.
- Au no 25 se trouvait la boucherie Émouna, aujourd’hui laverie en libre-service qui a conservé la ferronnerie d'origine
- Au no 26 résidait Yvette Feuillet (25 janvier 1920 – 6 juillet 1943), résistante dans les FFI avec le grade de sergent, déportée et assassinée à Auschwitz, citée à l'« ordre de la Résistance » à titre posthume.
- Au no 27 se trouve depuis 1865 une boulangerie-pâtisserie de spécialités ashkénazes.
- Au no 34 résidait Louis Shapiro (28 mars 1913 – 30 avril 1944), résistant et commandant dans les FTPF, fusillé au mont Valérien. Au-dessus de la porte d'entrée de l'immeuble, une plaque rappelle son souvenir.
- Au no 40 se tenait en 1925 une boucherie moderne, la Maison Skoïknit. Depuis 2006, c'est une boutique de prêt-à-porter.
La rue des Rosiers est emblématique de la communauté juive et compte de nombreux magasins, commerces alimentaires, librairies et restaurants typiques. Depuis les années 1980, des boutiques de luxe (vêtements, parfums, accessoires) ont pris place et modifient lentement l'aspect de la rue.
Depuis 1979, date d'ouverture du restaurant qui revendique son introduction en France, la rue est associée à la vente et la consommation de falafels, sandwiches végétariens à base de purée de pois chiches frits: plusieurs restaurants s'y font une concurrence effrénée.
L'attentat rue des Rosiers du 9 août 1982
En 1982, un attentat terroriste est perpétré contre le restaurant Goldenberg au 7 de la rue des Rosiers. Six personnes sont tuées et vingt-deux autres blessées. Attribué à la mouvance terroriste palestinienne le Fatah-Conseil révolutionnaire d'Abou Nidal , ce massacre bouleverse la France. La fermeture du restaurant Goldenberg en 2007 fut aussi une date symbolique dans la transformation sociologique de la rue.
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