Location
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13 Place Émile Goudeau, 75018 Paris, France
Open hours
Le Bateau-Lavoir ne peut être visité
Access
Bateau-Lavoir
13 de la place Émile-Goudeau
75018 Paris
- Métro : La place Émile-Goudeau est accessible par la ligne 12 du métropolitain à la station Abbesses
- Bus : La ligne de bus RATP 40, est la seule à circuler sur la butte Montmartre. Arrêt Durantin-Burq ou Abbesses également
Address
Bateau-Lavoir
13 de la place Émile-Goudeau
75018 Paris
Coordinates | Latitude | Longitude |
Sexagesimal (°, ', ") | 48° 53′ 10″ N | 2° 20′ 15″ E |
Degré décimal (GPS) | 48.88605 | 2.33769 |
Full description
La Cité du Bateau-Lavoir est une cité d'artistes établie sur la butte Montmartre, dans le quartier de Clignancourt, qui fait partie du 18e arrondissement de Paris (France). Son entrée est au 13 de la place Émile-Goudeau (rue Ravignan).
Depuis 1904 elle est un lieu de résidence, de réunion et de création de nombreux artistes peintres et sculpteurs français et étrangers, mais aussi de gens de lettres, de gens de théâtre et de marchands d'art. Aujourd'hui encore, le bateau-Lavoir comporte 25 ateliers mis à la disposition des artistes.
Après l'incendie en 1970 du Bateau-Lavoir
Les bâtiments de la la cité des artistes qui étaient en bois, sont entièrement reconstruits à l’identique en 1978, mais cette fois en béton. Elle comporte toujours sur sa façade arrière, visibles depuis le jardin Louise-Weber-dite-La-Goulue situé rue Burq, vingt-cinq ateliers d'artistes vitrés qui contribuent à maintenir la notoriété du lieu.
Le début de l'histoire de la Cité du Bateau-Lavoir
Au numéro 13 de la place Émile-Goudeau (autrefois place Ravignan), la guinguette du Poirier-sans-Pareil est fermée vers 1830 à la suite d'un affaissement de terrain et une maison la remplace vers 1860 (fabrique de pianos). C'est une bâtisse en brique et en bois. Elle s'étire toute en longueur sur une rue pentue de la Butte Montmartre. La façade avant Place Émile-Goudeau est située au deuxième étage de la façade arrière ce qui contribue à une distribution intérieure originale.
En 1889, le propriétaire, un certain Maillard qui veut en obtenir quelques rentes, fait appel à un architecte pour la transformer en ateliers d'artistes dont la majorité donneront sur l'arrière. La maison est compartimentée en une vingtaine de petits logements d'une pièce agrémentés de verrières et séparés par de fines planches de bois souvent trouées. Ces "studios" sont répartis de chaque côté d'un couloir central rappelant les coursives d'un paquebot, Ce serait cet "aspect" qui seraient à l'origine du nom de "Bateau" de la communauté, tandis que Max Jacob (poète moderniste et romancier mais aussi un peintre français) lui aurait ajouté — par ironie — le surnom de "Lavoir". En effet, la maison ne comportant qu'un unique poste d'eau et un seul lieu d'aisance pour vingt-cinq locataires (?!). Une autre version stipule qu'il l'aurait baptisée de ce nom en voyant du linge sécher dehors lorsqu'il y vint la première fois.
Avant de prendre le surnom de "Bateau-Lavoir", on l'appelait la "Maison du Trappeur".
La vie des artistes s'organise avec peu de moyens
Le loyer est insignifiant. Vers 1900, "pour un ouvrier, qui gagne 5 sous par jour, il faut 15 sous pour le loyer mensuel". Les conditions de vie sont rudes et le confort inexistant. A l'intérieur, il gèle en hiver et la chaleur est suffocante en été. S'ajoute l'odeur de moisi due à l'humidité de la charpente, des murs en bois aux effluves de peinture ou de térébenthine. Les mauvaises conditions sanitaires rendent l'atmosphère âcre, le corridor est exigu, l'ensemble est sale et poussiéreux.
Les résidents désargentés y vivent de peu. Il y a peu ou pas de meuble. Les malles servent de chaises, un matelas ou une paillasse peuvent se partager à tour de rôle. Au sous-sol, un certain Sorieul cultive des asperges et des artichauts vendus peu chers mais que tout le monde ne peut pas s'offrir. Les artistes usent d'artifices pour combattre la faim, partagent les corvées et se soutiennent.
Ce dénuement entraîne l'intégration aux toiles d'artistes d'un ensemble de matériaux ou d’objets heteroclites : Max Jacob utilise le noir de fumée de sa lampe à pétrole, du marc de café ou la poussière déposée sur ses étagères pour ses aquarelles. En mai 1912, Picasso réalise son premier collage en greffant un peu de toile cirée sur une de ses peintures.
Les premiers artistes à s'installer au Bateau-Lavoir
Le premier artiste à s'installer au Bateau-Lavoir est le peintre Maxime Maufra, en 1892. Il est juste de retour d'un séjour en Bretagne.
L'endroit devient rapidement un lieu de rencontre, où l'on remarque notamment la présence de Paul Gauguin. Entre 1900 et 1904, l'endroit est occupé par deux groupes d'artistes, des Italiens dont le plus célèbre est Ardengo Soffici, et des Espagnols regroupés autour de Paco Durrio. En 1901, d'ailleurs, il est installé dans un appartement du Bateau-Lavoir, qu'il cède plus tard à Pablo Picasso. Les deux hommes travaillent un temps ensemble, dans les années 1910, à la création de bijoux
Fernande Olivier s’installe en 1901 dans l’atelier de Laurent Debienne. Pablo Picasso arrive en 1904 (il y demeurera jusqu'en 1909 mais gardera un atelier jusqu'en 1912). Sa période bleue étant terminée, il y entame les tableaux de la période rose, qui prend fin en 1907. La même année, sa toile Les Demoiselles d'Avignon y est dévoilée, marquant le début du cubisme.
À cette époque, les habitants de Cité du Bateau-Lavoir venus du monde entier sont les Hollandais Otto van Rees et sa femme Adya van Rees-Dutilh en 1904 et Kees van Dongen en 1905, l'Espagnol Juan Gris (arrivé en 1906), le Roumain Constantin Brâncuși, l'Italien Amedeo Modigliani, Pierre Mac Orlan et Max Jacob. En 1908, le Douanier Rousseau y est accueilli par un mémorable banquet. L'année suivante arrive le Mexicain Diego Rivera.
Evolution du quartier et du Bateau-Lavoir
En 1909, le quartier change de physionomie : le tourisme de cabarets a commencé à se développer, les cabanes du coin sont détruites, les rues se pavent et le prix des loyers et de l'ordinaire augmentent. En bref, l'endroit s'urbanise. À partir de la Première Guerre mondiale, le Bateau-Lavoir, qui est situé rive droite, perd de son animation au profit des "concurrents" que sont Montparnasse et de La Ruche (son équivalent de la rive gauche).
Surnommé la "Villa Médicis de la peinture moderne" (par analogie avec la villa Médicis à Rome), Cité du Bateau-Lavoir d'origine est dévasté par un incendie en 1970. Il ne reste alors que la façade. Il est reconstruit à l'identique en 1978 par l’architecte Claude Charpentier, mais cette fois en béton. Ce sont à nouveau 25 ateliers d'artistes visibles depuis le jardin Louise-Weber-dite-La-Goulue (accessible au 14 rue Burq). La partie non incendiée a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 31 mai 1965.
Les nombreuses personnalités françaises et étrangères ont fréquenté la Cité du Bateau-Lavoir
Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Kees van Dongen, Maurice de Vlaminck, Henri Matisse, Constantin Brâncuși, Georges Braque, André Derain, Maurice Utrillo, Juan Gris, Max Jacob, Guillaume Apollinaire, Otto van Rees (en), etc
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