Site logo
Summary

Le Moulin-de-la-Galette est en fait un duo de moulins. L'histoire du Moulin-de-la-Galette est celle de 2 moulins : le moulin dit "Le Blute-fin" et l'autre "Le_Radet", tous deux appartenant à la famille Debray, meuniers et... fabricants de galettes vendues dans leur célèbre et très populaire bal de la Butte Montmartre tout au long du 19ème siècle !

Le moulin "Blute-fin" est aujourd'hui le seul moulin à vent subsistant sur la Butte Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris, et toujours en état de marche.

Pour en savoir plus, beaucoup plus sur le Moulin-de-la-Galette en anglais ou en français.

Location
Open hours

Le Moulin de la Galette (Restaurant) 83 rue Lepic 75018 Paris (Montmartre) se voit directement de la rue

Le Moulin de la Galette ("Le Blute-fin") , situé dans une copropriété privée, ne peut se voir (apercevoir) que depuis la rue Lepic. Son adresse postale est 75-77 rue Lepic 75018 Paris.

Access

Le Moulin de la Galette (Restaurant)
83 rue Lepic
75018 Paris (Montmartre)

Le Moulin de la Galette ("Le Blute-fin")
75-77 rue Lepic
75018 Paris

  • Métro - Lamarck-Caulaincourt (Ligne 12) et Abbesses (Ligne 2)
  • Bus - 30, 40, 54 , 80
Address

Le Moulin de la Galette (Restaurant)
83 rue Lepic
75018 Paris (Montmartre)

Le Moulin de la Galette ("Le Blute-fin")
75-77 rue Lepic
75018 Paris

Ces 2 rues sont voisines.

Coordinates Latitude Longitude
Sexagesimal (°, ', ") 48° 53′ 14″ N 2° 20′ 13″ E
Degré décimal (GPS) 48.88733 2.33705
Full description

Le Moulin de la Galette est en fait un duo de moulins. L'histoire du moulin de la Galette est celle de 2 moulins: le moulin appelé "Le Blute-fin" et l'autre "Le_Radet", tous deux appartenant à la famille Debray, minotiers et ... fabricants de galettes vendues dans leur bal célèbre et très populaire de la Butte Montmartre au 19e siècle !

Le moulin "Blute-fin" est aujourd'hui le seul "moulin" à vent restant de la butte Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris, et encore aujourd'hui en état de marche.

Origine du Moulin de la Galette

Ce qui figurera plus tard comme le "moulin de la Galette" serait mentionné officiellement pour la première fois en 1622 sous le nom de "moulin du Palais", nouvelle appellation par les religieuses de l'abbaye de Montmartre. La famille Debray (propriétaires du 19e siècle des moulins) prétend que le moulin Blute-fin a été érigé en 1295 (Inscription sur une poutre qui indiquait cette date). Le nom de « Blute-fin » vient du verbe "bluter" qui signifie "tamiser la farine pour la séparer du son ». La famille Debray acquiert ce moulin en 1809.

Quant au "2ème moulin" et selon les Debray, le moulin Radet que la famille racheta en 1812, il existerait depuis 1268 et s'appelait autrefois le "moulin Chapon", du nom de son précédent propriétaire, le meunier François Chapon. D’abord installé à l’angle de la rue de l’Abreuvoir et du chemin des Regards, il est de nombreuses fois démonté et déplacé de la butte Saint-Roch à la butte Montmartre sous le règne de Louis XIII. En 1717 où il est déménagé sur un terrain entre les rues Norvins, Girardon et de l’Abreuvoir. Reconstruit en 1760 sous le nom de "moulin Radet".
En 1812, le Radet dans un piteux "état de conservation est racheté par Nicolas-Charles Debray pour la somme fort modeste de 1 200 livres". Il occupe un emplacement à la croisée de la rue Girardon et de l’allée ou impasse des Deux-frères (aujourd'hui disparue), soit à l’intérieur du clos de la Ferme Debray d'antan, à proximité du moulin Blute-fin dont ils sont déjà propriétaires et où Debray le transfère.
A partir de 1834 il est transformé en guinguette les dimanches et jours fériés, victime du progrès (il n'était pas équipé d'ailes Berton plus efficaces comme le moulin Blute-fin) et de la concurrence. La guinguette s'installe en fait entre les deux moulins Blute-fin et Radet. Un bal apparaît un peu plus tard, qui s'appelle initialement "le Bal Debray" et sera rebaptisé "moulin de la Galette", officiellement seulement en 1895.

En 1915, le moulin Radet échappe de peu à la destruction grâce à une association, Les Amis du Vieux Montmartre,. Il est démonté et installé sur une parcelle de la rue Girardon.

Le Moulin de la Galette de nos jours

En 1924, Pierre-Auguste Debray vide le moulin Radet de son mécanisme. Il est à nouveau déplacé à l'angle des rues Girardon et Lepic, planté sur le toit d'une construction devenue restaurant.
Dans les années d'après-guerre, on pouvait encore monter sur la terrasse en bois sur le toit du Blute-fin situé à proximité afin d'apercevoir le tout Paris se dérouler à ses pieds.

Désormais, le Blute-fin est le dernier moulin de la Butte en état de fonctionnement. Il se trouve actuellement au sein d'une propriété privée mais n'est pas visitableIl n'est pas en trop mauvais état et les pièces importantes du mécanisme, comme les meules, existent toujours. Aujourd'hui, le moulin Blute-fin se situe exactement au 75-77 rue Lepic et celui du Radet, à l'angle des 83 rue Lepic et 1 rue Girardon, les deux figurant ce qui était l'ancien moulin de la Galette pour les Parisiens et les curieux du monde entier, friands de légende montmartroise.

Les bals montmortois et les tableaux d'artistes

Au   début du 19e siècle, il y a encore près de vingt-cinq moulins, tant sur les hauteurs qu'aux abords de Montmartre. En 1810, Montmartre compte aussi 16 bals autorisés, pouvant annoncer leur ouverture, et quantité d'autres bals ou guinguette. Les bals ouvrent les dimanches, lundis et jours fériés.

Montmartre et Paris : la campagne et la ville

Montmartre et Paris sont alors deux communes séparées. Au début du 19e siècle, le Haut-Montmartre (du haut de la Butte)  est un village de vignerons, de laboureurs et de meuniers dont les moulins surtout jouissent déjà d'une grande célébrité car leurs propriétaires tiennent en même temps des cabarets. Au milieu du même siècle, la population se transforme majoritairement en cabaretiers, propriétaires de guinguettes et de tables d'hôtes, avec une minorité se composant généralement d'employés, d'ouvriers, de petits rentiers attirés par des loyers et certains produits de consommation (sans droits d'octroi à payer) moins chers qu'à Paris. Montmartre compte 636 habitants en 1806 et plus de 40 000 âmes au milieu du 19e siècle - ne cessant d'augmenter, qui s'y installent à cause des démolitions haussmanniennes de Paris, ce qui lui fait gagner en sécurité (gentrification).

La clientèle des guinguettes vient surtout du Bas-Montmartre et de Paris. La Butte reste alors un coin de campagne plaisant et ombragé, avec des vignes en coteaux et de nombreuses sources, où on aime aller en promenade.

La famille Debray à travers le 19e siècle

En 1833, l'un des fils de la famille Debray, surnommé "le petit père Debray", est le propriétaire des moulins le Radet et le Blute-Fin, achetés en 1812 et 1809. Il est guéri de sa blessure à la suite d'un coup de lance reçu en 1814 lors de la défense de Paris. Il est aussi amateur de danses et "d'entrechats". Il réunit dans son moulin des jeunes gens pour leur enseigner son art favori et les grâces du maintien qu'on y doit apporter. Son succès lui fait ensuite penser au profit qu'il peut en tirer en fondant un bal public. Il ouvre ainsi le "bal Debray" le dimanche, situé en plein air dans la cour de la ferme familiale, au pied de son moulin Blute-fin situé près du Radet. L'année suivante, Debray transfère le Radet à l’intérieur de sa ferme. Très vite, le Bal Debray devient le "moulin de la Galette", en ne prenant ce dernier nom "officiellement" qu'en 1895. L'entrée est au 3, rue Girardon à l'angle de la rue Lepic.

L'ambiance au Moulin de la Galette

De 15h à la nuit tombée, on y vient danser et déguster des galettes réputées, confectionnées par la femme de Debray, accompagnées d'un verre de lait (éventuellement d'ânesse) - boisson qui sera échangée plus tard contre le vin aigrelet cultivé sur les flancs de la butte. Le succès est immédiat et la clientèle populaire.

De nouvelles danses apparaissent. La polka est toujours dansée mais le quadrille, le chahut puis le cancan et plus tard le French-cancan vont prendre de l'importance. ll faut faire appel à un orchestre plus professionnel pour remplacer les "estropiés". L'orchestre fait d'amateur à ses débuts passe vers les années 1880 sous la baguette du compositeur Auguste Bosc (qui fondera en 1904 le Bal Tabarin).

Les futures vedettes du French-cancanla Goulue et Valentin le Désossé, font leurs débuts au Moulin.

Les peintres, les dessinateurs sont des clients attitrés, tels RenoirToulouse-LautrecVan GoghSignacUtrilloVan Dongen ou Picasso, et le lieu va inspirer plusieurs d'entre eux qui le représenteront dans leurs œuvres. Y frayent également des personnages hauts en couleur de la bohème.

L'organisation Debray

À partir de 1833, le bal du moulin fonctionne le dimanche mais le reste de la semaine demeure réservé aux activités meunières.

Vers 1860, le moulin de la Galette est l'un des trois moulins restant sur la Butte - tous appartenant à la famille Debray : le troisième, un petit moulin venu de Montrouge et installé sur la Butte en 1830, sera détruit en 1911.

À partir des années 1870 où le moulin cesse de moudre et jusqu'en 1914, le bal est ouvert quatre jours par semaine. Il faut dire aussi que de 40 000 vers 1850, la population augmente passant en 1861 à 57 000 habitants, en grande partie chassés de la ville à la suite des travaux du baron Haussmann.

Aujourd'hui, situé juste au-dessous du moulin Radet, on trouve un restaurant que la célèbre chanteuse franco-égyptienne, Dalida, fréquentait régulièrement. Sa table d'origine a même été conservée.

Le tableau d'Auguste Renoir intitulé Bal du Moulin de la Galette et peint en 1876 figure un orchestre qui joue sur une estrade figurée au fond du tableau à gauche, sous les globes d'un éclairage au gaz . Le compositeur Auguste Bosc (qui fondera en 1904 le Bal Tabarin) est engagé pour diriger l’orchestre du moulin, dans les années 1880.

Épisode sanglant ou légende autour de la famille Debray

Le 30 mars 1814, lors du siège de Paris, l'armée impériale russe est à Paris, à la porte de Pantin. il reste un noyau d'irréductibles. Parmi eux des membres de la famille Debray, meuniers de pères en fils, qui décident de tenir tête aux envahisseurs : les quatre frères Debray et le fils unique de l'aîné, plantés sur les hauteurs de la butte. Les Russes commandés par le comte de Langeon (Français au service du tsar) sont accueillis par le tir d'un boulet tiré par l'aîné des Debray, couchant plusieurs assaillants. L'officier russe demande que celui qui a tiré se livre. Pour toute réponse, Debray fait feu sur l'officier qui s'écroule, et Debray est abattu en retour. Son fils, Nicolas-Charles Debray, qui était à son côté, est transpercé par une lance ; il survivra, et c'est lui qui, sous la Restauration, transformera le moulin en guinguette. En représailles, les Russes découpent le corps du père en quatre morceaux qu'ils attachent sur les ailes du moulin. À la nuit tombée, la femme de Debray va récupérer les restes du supplicié, les met dans des sacs de farine, et les emporte au cimetière du Calvaire  tout à côté de l'Eglise Saint-Pierre de Montmartre. Dans cette bataille, trois Debray sur cinq ont perdu la vie sur la pente nord de la colline.

Une variante à cette légende

Mais il y a une autre version de cet épisode tragique - tout aussi tragique d'ailleurs. Les Montmartrois reçoive la fausse information suivante d'un officier: "Tenez bon, Messieurs, s'écria-t-il pour les électriser, Napoléon est à La Villette!". Mais à  La Villette, c'étaient les Prussiens et non l'empereur. Les canonniers se firent hacher sur leurs pièces. Parmi eux se trouvaient quatre meuniers du nom de Debray, c'étaient les quatre frères. Criblés de coups de baïonnettes, les trois plus jeunes furent laissés pour morts. Le soir même, la capitulation de Paris eut lieu.

Cependant, l'aîné des Debray servait encore avec son fils les pièces qui étaient braquées devant leur moulin, quand l'ordre de cesser le feu fut apporté. Ce brave avait résolu de venger ses frères ; il attendit qu'une colonne ennemie fut à portée, et envoya sur elle deux bordées de mitraille. C'étaient des Russes de la coalition ennemie de Napoléon. Ils se ruèrent sur la batterie. Les gardes nationaux soutinrent le choc, mais, accablés par le nombre, ils durent se rendre. Le commandant russe exigea que celui qui avait commandé le feu lui fût livré, ou que des prisonniers allaient être fusillés. Debray sortit des rangs et, au moment où l'officier mettait la main sur lui, il le tua d'un coup de pistolet. Massacré sur-le-champ par l'ennemi en fureur, son cadavre fut coupé en quatre morceaux et accroché à chacune des ailes du moulin.

La nuit suivante, la veuve de ce héros vint détacher ses restes et les fit porter, dans un sac à farine, au petit cimetière de l'église Saint-Pierre, où sa tombe existe encore. Son fils avait été cloué d'un coup de lance à l'arbre du moulin, dans l'intérieur duquel il s'était réfugié. Il survécut trente ans à cette horrible blessure, ne pouvant plus absorber que du lait, car il avait eu l'estomac détérioré. Le moulin qui aurait été la scène de ce drame aurait été autrefois celui qui est connu sous le nom de But-à-fin.

Le constat final: la tombe des Debray au cimetière de Montmartre

L'une ou l'autre des légendes est cependant confirmée et correspond à des faits réels. La tombe Debray existe bien dans le cimetière de Montmartre. Sur le sommet de cette tombe, un moulin est visible ainsi que des gravures sur le côté :

« FAMILLE DEBRAY », « Pierre-Charles DEBRAY, MEUNIER PROPRIÉTAIRE A MONTMARTRE, DÉCÉDÉ LE 30 mars 1814, TUÉ PAR L'ENNEMI SUR LA BUTTE DE SON MOULIN, Aimée-Geneviève BAILLY, Épouse de Pierre-Charles DEBRAY, NÉE A MONTMARTRE LE 11 JAN. 1754, DÉCÉDÉE LE 25 octobre 1812. »
Rien n'est vraiment précisé sur le fils du meunier, surnommé plus tard "le petit père Debray", qui serait à l’initiative du bal de la Galette en 1834. Ce fils de meunier ne pouvait plus boire d'alcool à la suite du coup de lance russe, reçu le 30 mars 1814 dans l'estomac, et c'est la raison pour laquelle il aurait initialement imposé le lait comme boisson (accompagné d'une galette) au bal public du Blute-fin.

Le Moulin de la Galette et les arts

Dès le début du 19e siècle nombre de peintres, la plupart aujourd'hui oubliés, s'intéressent aux paysages de la butte. Georges Michel, le "Ruysdael de Montmartre", et Théodore Rousseau, peignent les deux moulins depuis la Plaine Saint-Denis, située au nord de Paris.

Les deux moulins, le Radet, puis le Blute-Fin, ont été peints sans distinction sous le même nom de Moulin de la Galette. Huguet, le "Rembrandt des moulins à vent", Jean-Baptiste Corot, et Toulouse-Lautrec peignent à leur tour le Radet. Auguste Renoir immortalise la célèbre guinguette située entre les deux moulins dans son Bal du moulin de la Galette. C'est la silhouette du Blute-fin qui apparaît dans le Moulin de la Galette de Picasso.

Quelques œuvres représentent cet endroit très célèbre :

Eugène Atget l'a également photographié en 1899

Lucienne Delyle a chanté Le Moulin de la Galette et Georges Brassens fait également référence au moulin de la Galette dans sa chanson Les Amours d'antan :
« Mais quand par-dessus le moulin de la Galette,
Elle jetait pour vous sa parure simplette,
C'est Psyché tout entière qui vous sautait aux yeux. »

  • No comments yet.
  • Add a review
    What else to see in the area

    Monument dans le même quartier: Montmartre - La Chapelle
    Monument dans le même arrondissement: 18e arrondissement
    Monument à Paris et en Ile-de-france: Monument