La Tour-Eiffel a été construite par Gustave Eiffel à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889 répartie sur 96 hectares dans Paris : le Champ-de-Mars et le Palais du Trocadéro.
Origine de la Tour-Eiffel
Le Second Empire (1852-1870) et Napoléon III choisissent le Champ-de-Mars pour les grandes expositions universelles de 1867, puis 1878, et enfin 1889 (Centenaire de la révolution de 1789). Lors de l'exposition de 1889, le clou du spectacle était la Tour Eiffel.
L'année 1889 est aussi celle de la célébration du premier centenaire de la Révolution française. La construction de la Tour-Eiffel en 2 ans, 2 mois et 5 jours, par 250 ouvriers, fut une véritable performance technique et architecturale. Ce patrimoine exceptionnel témoigne encore du génie visionnaire de Gustave Eiffel.
Destinée à ne durer que 20 ans, elle a été sauvée par les expériences scientifiques que Gustave Eiffel a encouragées, notamment les premières transmissions radio et plus tard les télécommunications. D'abord un laboratoire de météorologie, puis une station de radio et de télévision (1925). Depuis la galerie ouverte, on peut voir les deux phares et les antennes de télévision, installées en 1957.
Un rôle central depuis plus de 130 ans
Au fil des décennies, la Tour Eiffel a connu des exploits, des illuminations extraordinaires, des visiteurs prestigieux. Le site mythique et audacieux a toujours inspiré les artistes et les défis.
Elle est le théâtre de nombreux événements d'envergure internationale : illuminations, centenaire de la Tour, spectacle pyrotechnique de l'an 2000, campagnes de peinture, scintillement. Elle est devenue Tour bleue pour la présidence française de l'Union européenne ou multicolore pour ses 120 ans. Elle a également été le lieu d'installations telles qu'une patinoire, un jardin...
Le monument est le symbole de la France et la vitrine de Paris. Il accueille aujourd'hui près de 7 millions de visiteurs par an (dont environ 75% d'étrangers), ce qui en fait le monument payant le plus visité au monde. Près de 300 millions de visiteurs, sans distinction d'âge ou d'origine, sont venus du monde entier pour le découvrir depuis son ouverture en 1889.
La Tour-Eiffel : le symbole de la France
La vue panoramique à 360° sur Paris est unique, surtout depuis le 2e étage. A cet étage se trouve le restaurant Jules Verne, étoilé au Guide Michelin. Au 1er étage, se trouve une brasserie qui rouvrira ses portes en 2021. Au 3ème étage, le "Champagne Bar" propose des coupes de champagne rosé ou blanc, servi frais à volonté. Votre coupe peut être accompagnée de caviar ! Mais vous pouvez également trouver de la limonade maison et de l'eau minérale. Ouvert de 11 h à 22 h 30 (jusqu'à minuit en juillet et août).
Le bâtisseur, l'ingénieur Gustave Eiffel
L'exceptionnelle carrière de bâtisseur de Gustave Eiffel est jalonnée de prouesses techniques. En 1876, il construit le viaduc de Porto sur le Douro au Portugal, puis le viaduc de Garabit (France) en 1884, ainsi que la gare de Pest en Hongrie, le dôme de l'Observatoire de Nice, et l'ingénieuse structure de la Statue de la Liberté à New York. Le plus haut bâtiment qu'il ait construit reste la tour Eiffel en 1889. Cette date marque la fin de sa carrière d'entrepreneur lorsqu'il est mêlé, malgré lui, au scandale du canal de Panama. Mais avant cela, il est l'initiateur des "ponts portatifs", vendus en "kits" dans le monde entier.
Il tente d'abord de trouver une utilité à la Tour Eiffel, qui a perdu de son intérêt après l'Exposition universelle de 1889. Il fait des recherches sur la résistance de l'air et construit une soufflerie au pied même de la Tour, puis une plus grande en 1909, rue Boileau à Paris, qui est toujours en service. La Tour devient également une station d'observation météorologique, parallèlement à la collecte de données météorologiques dans les stations installées dans ses différentes propriétés. Enfin, la Tour Eiffel devient une antenne géante pour la radio naissante. Gustave Eiffel meurt le 27 décembre 1923, à l'âge de 91 ans.
Débats d'école "entre architectes" avant sa construction
Des structures métalliques existaient déjà, mais elles étaient "horizontales" (ponts Maria Pia sur le Douro à Porto, construit par Gustave Eiffel en 1877 ; en France, viaduc de Garabit en 1884, et plusieurs dizaines d'autres en Europe). Des structures verticales avaient été utilisées dans les bâtiments et les gares, mais recouvertes de pierre, de béton ou de tôle (Squelette de la Statue de la Liberté conçu par Auguste Bartholdi et inauguré à New York en 1886).
Il s'agit en fait d'une querelle entre les architectes qui privilégient la pierre et le béton, et les ingénieurs qui veulent mettre en valeur la structure métallique dans une approche moderniste. Cadre de la statue de la Liberté. Quant à la Tour Eiffel, son principal concurrent est l'architecte Jules Bourdais, qui lui oppose une colonne en maçonnerie de 370 m de haut. Cette colonne peu pratique est surmontée d'un phare qui doit éclairer Paris jusqu'au bois de Vincennes, ce qui est impossible avec la technologie de l'époque. Les difficultés sont évidentes, mais ce rêve de tour hante de nombreux architectes de l'époque, sans succès. Jules Bourdais est surtout connu pour le Palais du Trocadéro, construit avec l'architecte Davioud pour l'Exposition universelle de 1878. Il fut démonté en 1935 pour l'exposition de 1937.
Bourdais et Eiffel sont tous deux anciens élèves de l'Ecole Centrale, respectivement diplômés en 1857 et 1855. Ils avaient 3 ans d'écart.
La tour de 1 000 pieds
L'ambition de construire une tour de "plus de mille pieds de haut" est dans l'esprit des architectes les plus audacieux du monde. Mais ils se sont heurtés à d'innombrables problèmes techniques. En 1885, par exemple, la construction en maçonnerie de l'obélisque de Washington, haut de 169 mètres, est interrompue. Mais "l'idée d'une tour monumentale hante l'air...". En 1874, Clarke et Reeves affirment vouloir construire une tour de plus de 1 000 pieds à Philadelphie, mais elle ne verra jamais le jour.
En France, après la défaite de Sedan et la perte de l'Alsace-Lorraine, la République renaissante et encore fragile a besoin d'un coup d'éclat pour marquer le centenaire de la Révolution de 1789. Le projet de construction d'une tour de plus de 1 000 pieds de haut pour l'Exposition universelle de 1889 est finalement adopté en 1883.
Le projet Eiffel
Pour ce projet de 1889, adopté en 1883, deux ingénieurs d'Eiffel, Émile Nouguier et Maurice Koechlin, ont eu l'idée d'une tour métallique. Ils s'inspirent notamment de la Galleria Vittorio Emanuele II de Milan. Leur esquisse, achevée le 6 juin 1884, est embellie par la collaboration de l'architecte Stephen Sauvestre, qui peaufine et décore l'édifice.
D'abord réticent, Gustave Eiffel accepte l'idée de ses collaborateurs (Maurice Koechlin), en rachetant le brevet déposé le 18 septembre 1884. Il lui faut maintenant vendre sa tour. Sous cette étiquette, il la propose d'abord au maire de Barcelone - qui doit accueillir une nouvelle exposition universelle - qui la refuse, jugeant le projet "irréaliste et surtout beaucoup trop coûteux". Pour éviter un nouvel échec, l'entrepreneur comprend qu'il doit rendre son projet crédible non seulement aux yeux des maires, mais aussi aux yeux de l'opinion publique. Il dépense donc une fortune en articles de presse, publicité et relations publiques (notamment auprès d'Édouard Lockroy, ministre du Commerce et commissaire général de l'exposition).
Le 1er mai 1886, le projet d'Eiffel est approuvé à l'unanimité (après avoir "adapté" le cahier des charges en faveur du projet d'Eiffel) et l'emporte sur tous les autres candidats. En effet, le comité de sélection était divisé, ce qui a retardé la signature du contrat et pénalisé les projets concurrents moins "astucieux" que celui d'Eiffel. La convention avec le gouvernement, datée du 8 janvier 1887, précise le financement et l'emplacement, sur les bords de la Seine - dans l'axe du pont d'Iéna - c'est-à-dire au centre de la capitale.
Le contrat de construction définitif attribué à M. Eiffel
C'est un contrat de 12 pages seulement, signé le 8 janvier 1887.
"Le 8 janvier 1887, MM. Lockroy, ministre, commissaire général de l'Exposition, Poubelle, préfet de la Seine, dûment autorisés par le conseil municipal, et Eiffel, soumissionnaire, ont signé une convention par laquelle ce dernier s'engageait définitivement à construire la Tour de 300 mètres et à la mettre en service à l'ouverture de l'Exposition de 1889.
M. Eiffel reste sous le contrôle des ingénieurs de l'Exposition et de la Commission spéciale constituée le 12 mai 1886. Il reçoit :
1. Une subvention de 1 500 000 francs, versée en trois tranches, la dernière étant due à la réception des travaux ;
2. L'autorisation d'exploiter la Tour pendant la durée de l'Exposition, tant pour l'ascension du public que pour l'installation de restaurants, cafés ou établissements similaires, à la double condition que le prix de l'ascension soit limité, les jours ordinaires, à 5 francs pour le sommet et 2 francs pour le deuxième étage, et les dimanches et jours fériés, à 2 francs pour le sommet et 1 franc pour le deuxième étage, et que les concessions de cafés, restaurants, etc. soient approuvées par le ministre ;
3. La jouissance continue pendant vingt ans à partir du 1er janvier 1890.
A l'expiration de cette dernière période, la jouissance de la Tour devait revenir à la Ville de Paris, d'ailleurs substituée à l'Etat dans la propriété du monument, dès la fin de l'Exposition".
Les contraintes financières sur la société Eiffel
Eiffel jouit d'une excellente réputation, avec de nombreuses références pour des ponts, des viaducs et des gares en France et dans toute l'Europe. Il sait s'entourer d'hommes remarquables, comme Émile Nouguier et Maurice Koechlin. C'est un bourreau de travail, un homme respecté. Il va loin et vite avec des idées nouvelles et simples. Mais la Ville de Paris ne peut subventionner la construction qu'à hauteur de 1,5 million de francs. Gustave Eiffel assume de sa poche 80 % du coût, estimé à 6,5 millions de francs, ce qui représente un risque financier important. En contrepartie, les autorités lui accordent une concession de vingt ans à compter du 1er janvier 1890, à l'issue de laquelle la tour reviendra à la Ville de Paris.
En effet, en 1888, Gustave Eiffel se tourne vers 3 banques et signe le 3 septembre 1888 (sept mois avant la fin du chantier) un accord avec la Banque franco-égyptienne, le Crédit industriel et commercial et la Société générale. C'est ainsi qu'est créée la Société de la tour Eiffel (STE), à laquelle Eiffel apporte son droit d'exploitation de la tour.
Les chiffres de la construction de la Tour Eiffel
Le chantier
Début de la construction et des fondations : 26 janvier 1887
Début de l'édification des pieux : 1er juillet 1887
Achèvement du 1er étage : 1er avril 1888
Achèvement du 2e étage : 14 août 1888
Achèvement du toit et de la construction : 31 mars 1889
Durée des travaux : 2 ans, 2 mois et 5 jours (une véritable prouesse technique)
Conception
18 038 pièces métalliques
5 300 dessins d'atelier
50 ingénieurs et dessinateurs
Construction
150 ouvriers à l'usine de Levallois-Perret
Entre 150 et 300 ouvriers sur le chantier
2 500 000 rivets
7 300 tonnes de fer puddlé (puddlage pour éliminer l'excès de carbone de la fonte)
60 tonnes de peinture
5 ascenseurs
La construction de la Tour-Eiffel
La société Eiffel remporte le concours qui consistait à " étudier la possibilité d'ériger sur le Champ-de-Mars une tour de fer, à base carrée, de 125 mètres de large et de 300 mètres de haut ", devant 107 concurrents. Elle est le projet de Gustave Eiffel, entrepreneur, Maurice Koechlin et Emile Nouguier, ingénieurs, et Stephen Sauvestre, architecte retenu.
Les fondations ont commencé en janvier 1887 et la structure des piles a débuté le 1er juillet 1887. L'achèvement du sommet et de la construction se fait 21 mois plus tard, le 31 mars 1889.
Cette rapidité d'exécution est due à l'astuce utilisée par le constructeur. Tous les éléments sont préparés à l'usine de Levallois-Perret, près de Paris, siège de la société Eiffel. Chacune des 18 000 pièces de la Tour est dessinée et calculée avant d'être fabriquée au dixième de millimètre près. Elle est ensuite assemblée en sections d'environ cinq mètres. Sur le chantier, entre 150 et 300 ouvriers seulement, encadrés par une équipe de vétérans des grands viaducs métalliques réalisés précédemment par Eiffel, s'occupent de l'assemblage de ce gigantesque Meccano. Seul un tiers des 2 500 000 rivets qui composent la Tour a été placé directement sur le chantier.
La Tour Eiffel exerce une pression au sol de seulement 3 à 4 kilos par centimètre carré. Des "bacs à sable" et des vérins hydrauliques - remplacés après usage par des cales fixes - permettent de régler au millimètre près la position verticale exacte de la structure métallique en construction.
Les débats à l'époque de la construction de la Tour-Eiffel
Avant même que Gustave Eiffel ne soit désigné lauréat du concours, la controverse sur la tour à construire est extrême. Elle est menée principalement par le conseil des architectes, qui n'est pas favorable à une structure métallique visible, et par Jules Bourdais, concurrent "malheureux" contre Gustave Eiffel mais également membre du conseil. A l'époque, il était d'usage d'utiliser éventuellement une structure métallique, mais sous une protection de pierre ou de béton.
Après la désignation de Gustave Eiffel comme constructeur de la Tour, la polémique ne faiblit pas. Le projet de construction de la Tour continue de susciter une vive hostilité. Dès le premier coup de pioche, en janvier 1887, une "Protestation d'artistes" contre sa construction est signée par quelques-uns des plus grands noms : Charles Gounod, Charles Garnier, Victorien Sardou, Alexandre Dumas fils, François Coppée, Sully Prudhomme, Leconte de Lisle, Guy de Maupassant, Huysmans… "Méfions-nous des grands hommes ! Méfions-nous des grands hommes", aurait dit Eiffel à l'époque.
Lors de sa construction, la Tour était déjà au cœur des débats. Les critiques des grands noms de la littérature et des arts ont finalement mis la Tour encore plus sur le devant de la scène en rencontrant le succès qu'elle méritait. Les polémiques s'éteindront d'elles-mêmes une fois la Tour achevée, compte tenu de la présence incontestable de l'ouvrage magistralement exécuté et de l'immense succès populaire qu'il a rencontré. Elle a accueilli deux millions de visiteurs lors de l'Exposition de 1889.
La Tour-Eiffel en chiffres à retenir
Hauteur actuelle : 324 mètres (avec antennes).
Hauteur initiale : 312 mètres (voir ci-dessous)
1er étage à 57 mètres, 4415 m2 de surface utile
2ème étage à 115 mètres et 1430 m2 de surface utile
3ème étage à 276 mètres et 250 m2 de surface au sol.
Ascenseurs : 5 ascenseurs du sol au 2ème étage, 2 batteries de 2 duo-ascenseurs (ascenseurs spéciaux) du 2ème étage au sommet.
Poids de la structure en acier : 7 300 tonnes
Poids total : 10 100 tonnes
Nombre de rivets utilisés : 2 500 000
Nombre de pièces de fer : 18 038
Les piliers : Les 4 piliers forment un carré de 125 mètres de côté.
Pourquoi la Tour-Eiffel change de hauteur tout au long de l'année ?
On connaît la hauteur officielle de la Tour Eiffel qui est de 324 mètres avec ses antennes. La réalité est un peu différente.
En effet, en été, lorsque notre thermomètre avoisine les 30°, elle s'allonge d'une dizaine de centimètres et lors des journées les plus chaudes, elle peut augmenter de 20 cm.
En hiver, c'est l'inverse : la température peut descendre à moins 10 ou moins 15 degrés Celsius au niveau du sol et à moins 20 degrés Celsius au sommet de la Tour Eiffel - ce qui peut la "raccourcir" de 20 cm ou plus !
Il n'y a rien de magique à cela : c'est la dilatation thermique normale en fonction de la température du "fer puddlé" qui constitue la Tour Eiffel, sur une longueur de 324 m.
Toujours pour la même raison (dilatation thermique), la Tour Eiffel penche en été du côté opposé à celui exposé au soleil : jusqu'à 15 heures environ, elle penche plutôt du côté nord, et en fin de journée, plutôt du côté est.
La fin de l'activité d'ingénieur-constructeur de Gustave Eiffel : le canal de Panama
Fort de ce succès, Eiffel se lance immédiatement dans la construction des écluses du canal de Panama. En effet, le canal n'avance pas et Ferdinand de Lesseps abandonne l'idée d'un canal au niveau de la mer au profit de l'idée d'Eiffel de construire de grandes écluses. Mais en 1893, la Compagnie, sous la présidence de Lesseps, est plongée dans un énorme scandale financier lié, entre autres, à la corruption de parlementaires français chargés de couvrir sa quasi-faillite face à l'opinion publique.
Le scandale de Panama est énorme. De nombreux petits investisseurs ont été ruinés. Gustave Eiffel, bien qu'il n'ait agi qu'en tant qu'entrepreneur pour le compte de la Compagnie et qu'il ait scrupuleusement respecté ses engagements, est poursuivi à son tour, l'opinion publique souhaitant que des têtes tombent. Condamné le 9 février 1893 par la Cour d'appel de Paris à deux ans d'emprisonnement et 20 000 francs d'amende, Gustave Eiffel est finalement réhabilité par la Cour de cassation le 15 juin 1893, à la suite d'une enquête qui démontre qu'il n'est pas impliqué dans les malversations.
Innocent mais profondément blessé par l'affaire de Panama, Gustave Eiffel se retire des affaires pour se consacrer à des travaux scientifiques en météorologie et en aérodynamique (en relation avec la technologie de l'aviation). Il se préoccupe également de l'avenir de "sa Tour".
Gustave Eiffel à nouveau au sauvetage de sa tour
Gustave Eiffel est par contrat encore propriétaire de la Tour jusqu'en 1910. Le lobby anti-Eiffel avait tenté de faire "racheter" par la Ville de Paris le contrat qui courait jusqu'à cette date - et de faire démolir la Tour. Mais face aux exigences de Gustave Eiffel, qui avait la loi de son côté, cette tentative échoue.
De plus, les visites de la Tour sont boudées par le public qui afflue à nouveau à Paris pour l'Exposition universelle de 1900. La Tour Eiffel passe de mode.
Mais Gustave Eiffel est bien décidé à démontrer son utilité. En 1898, il installe au sommet de la Tour un laboratoire météorologique et quelques années plus tard, en 1901, un émetteur radio permanent. Il se sent obligé de trouver toutes sortes d'utilisations scientifiques à la Tour : mesures de radioactivité, analyse de l'air, expérience du pendule de Foucault, etc. "Ce ne sera pas seulement un objet d'intérêt", dit-il. "Elle ne sera pas seulement un objet de curiosité pour le public, que ce soit pendant ou après l'Exposition, mais elle rendra aussi des services signalés à la science et à la défense nationale". Il réalise une expérience qui finit par attirer l'attention de la sécurité nationale et qui sauva probablement la Tour. Les signaux de TSF émis depuis le sommet de la Tour Eiffel sont captés à la frontière franco-allemande, en Alsace, particulièrement sensible après la défaite française de 1870. C'est le début de la fin pour les pigeons voyageurs militaires ! "Cette tour présente un intérêt stratégique pour la défense nationale", déclare le général Ferrié, un des meilleurs spécialiste de la Télégraphie sans fil (TSF). La portée de son émetteur installé sur la Tour Eiffel, initialement de 400 km, passe en 1908 à près de 6 000 km, ce qui permet d'atteindre non seulement les garnisons proches de la frontière allemande, mais aussi la Russie, alliée de la France.
Eiffel et les nouvelles technologies liées à l'aviation
L'ingénieur, qui parie sur l'avenir du "plus lourd que l'air", commence à travailler sur l'aérodynamique, spécialité à laquelle il s'était déjà intéressé lors de la construction de la tour (en raison de sa résistance au vent). Il utilise la tour pour mesurer la traînée aérodynamique des corps avec un appareil dit "à chute libre". En 1909, il installe sa première soufflerie sur le Champ-de-Mars, suivie en 1912 d'une seconde à Auteuil, dans le 16e arrondissement de Paris.
Pendant la Première Guerre mondiale, Eiffel poursuit ses recherches sur les hélices, les ailes et les projectiles.
Après la guerre, il fait don de toutes ces installations à l'État français, plus précisément au Service technique de l'aéronautique, en 1921.
Note sur nos promenades autoguidées
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